La fin de la quête spirituelle ~ Barry Long

C'est vraiment très amusant la manière dont l'auteur dénigre le bouddhisme (tout en citant le Bouddha) alors que ses propos rejoignent a 95% la philosophie bouddhiste.

@ Chenrezig : où as-tu vu dans ce texte que Barrylong dénigre le bouddhisme ?
Je ne vois rien de tel !!!

Pardonne-moi si j'ai employé un mot un peu fort, le terme "dénigrer" n'est peut-être pas le mieux adapté.

Parlant du bouddhisme :

Barry a écrit: Vous entrerez dans toutes sortes de cérémonies, de mantras et choses semblables — qui sont toutes du toc comparées à la vérité.

Barry a tout a fait le droit de ne pas apprécier certains aspects culturels ou outils du bouddhisme (et d'autres religions), mais il est déplacé de dire que c'est du "toc". Chacun suit son chemin spirituel, il n'y a pas a juger du chemin des autres et de leur validité.

Puis :

Barry a écrit:
La seule vérité est ce qui est tel que c’est, dans le moment présent : le phénomène tel qu’il est devant vous.

La seule vérité ? Ha bon ? Il n'y a qu'une vérité et Barry la détient ? Je ne suis pas en accord avec ces propos.

Barry a écrit:L’intellect est tout barbouillé de tout le toc que la croyance et la religion, et les espoirs et les faussetés que les maîtres ont répandus.

Les Maîtres (là je parle du bouddhisme tibétain) sont les dépositaires d'une sagesse pluri-centenaire, issue de textes et d'expériences sur l'âme et la conscience humaine qui ont fait leur preuve. Parler de "faussetés" est malhonnête, d'autant plus que le discours qu'il développe tout au long de cet article (être dans le moment présent) est exactement celui tenu par des moines célèbres, tel Thich Nath Hahn. Je copierais un article sur le site un peu plus tard, pour que tu puisses comparer

Voilà pourquoi ces mots ne trouvent pas d'écho dans mon âme.

Je te souhaite une très belle journée.

Vivre en pleine conscience, c’est vivre le moment présent. Tout simplement ! On n’a pas besoin de s’observer longtemps pour constater que notre présent est presque toujours habité par… le passé et le futur ! On saute du lit le matin en pensant à tout ce qui nous attend dans les prochaines heures et on rentre le soir avec tout ce qu’il y a eu de bon et de moins bon dans la journée.

La tête pleine de souvenirs et de projets qui se bousculent sans arrêt, comment pouvons-nous alors réellement apprécier, par exemple, la joie de l’enfant débordant de bonheur à nous retrouver ? Nous ne sommes pas là avec lui, à partager sa joie de vivre... nous sommes ailleurs à laisser trotter dans notre tête ce qui ne fait plus ou ne fait pas encore partie du présent.

Comment pouvons-nous réellement voir la tendre beauté d’une fleur si notre esprit vagabonde entre l’hier et le plus tard ? Comment pouvons-nous être fasciné par la radiante beauté d’un coucher de soleil si nous l’observons distraitement en pensant aux plaisirs à venir du souper qui mijote ?

La joie, la paix, le bonheur nous entourent constamment dans les simples petits traits et gestes de tous les jours. Si nous ne sommes pas pleinement là pour les apprécier, comment pourrons nous jouir de leur réalité ?

Nous passons le tiers de notre vie endormis ( 8 heures de sommeil, en moyenne sur 24 ). Combien, des deux tiers restants, vivons-nous pleinement, bien ancrés dans le merveilleux présent, à jouir pleinement de cet indescriptible cadeau qu’est la vie ?

Pas étonnant qu’on entende fréquemment des remarques du genre : "... mes dernières vacances" ou encore "ma jeunesse" et même "ma vie, ça a passé tellement vite ... je n’ai rien vu !"

Vivre le moment présent ... Nous sommes ici et maintenant ... Nous en sommes conscients et le seul moment à vivre est cet instant présent. Unique et merveilleux moment ... C’est le seul moment qui soit réel.

Calme, Sourire, Instant présent, Moment unique.

Thich Nhat Hanh

Le Miracle de la Pleine Conscience, L’espace bleu, 1994

Barry a écrit:S’adonner à une recherche spirituelle est une perte de temps. Mais alors, toute l’existence, telle que nous avons à la vivre, est une perte de temps — jusqu’à ce que nous revenions à nos sens.

Plus nous continuons à faire des recherches, moins nous découvrirons la vérité. La vérité est dans le moment présent; et le moment présent est ce qui est. C’est-à-dire tout est dans la sensation, ce moment-ci, maintenant, dans la propre expérience de l’observateur. C’est la voie de l’ignorance que de chercher quelque chose d’autre.

"Il faut avoir longtemps cherché sans trouver pour trouver sans chercher..."
ou
"l'expérience d'un autre est un peigne pour un chauve"...
etc

Il y a profusion de textes actuellement qui déclarant de façon péremptoire qu'il n'y a rien à faire, rien à chercher, que tout est vain.

Ce n'est pas que ce soit faux, en soi, mais que ça ne s'applique pas à tous les niveaux de compréhension et d'avancement.

En fait, s'il y a qq chose de tout aussi vain que la recherche spirituelle, c'est de l'affirmer. Et là l'auteur montre ses limites.
Car pour pouvoir affirmer que la recherche spirituelle est vaine il faut avoir été au bout. Sans quoi on n'en parle pas d'expérience.
Et si on a été au bout c'est qu'il y avait qq part une nécessité...

Ca me fait un peu penser à un très vieil homme ayant bcp expérimenté la vie et qui dirait à un adolescent:
"mon enfant, les plaisirs de la chair, les passions de l'amour sont vaines choses"
A quoi cela pourrait-il lui servir ?

Pour le reste ce qu'il dit n'est pas faux.
Mais tjs pareil ça ne fait pas avancer à mon sens

Le problème, si l'on veut y voir un problème, est de savoir à qui s'adresse ce monsieur ...
S'il s'adresse à des gens qui n'ont jamais cherché, qui n'ont aucune pratique spirituelle ou de connaissance de soi, alors son propos est toxique ... Quoique ces gens fassent : lire, se poser des questions, faire du yoga, de la méditation, un art martial une fois par semaine ... etc. cela sera bénéfique pour eux.
S'il s'adresse à des gens qui ont commencé à chercher, pratiqué un peu de ceci, de cela, lu pas mal de livres, mais qui, de fait, papillonne au gré de leurs humeur, là encore son propos est toxique. Ces gens doivent être encouragé à une pratique régulière quotidienne, sur le long terme, qui engendrera une transformation objective de leur psychologie, de leur conscience ...
S'il s'adresse maintenant à des pratiquants réguliers, qui ont 10 ou 15 ans de méditation quotidienne derrière eux, ou de pleine conscience, qui ont fait des stages d'approfondissement, etc ... Alors oui, son propos à du sens ! Parce que là, effectivement, il faut apprendre à pratiquer sans but et sans vouloir !

En l'état actuel de la conscience humaine, croire et faire croire qu'il suffit de vouloir être attentif, de vouloir être simplement conscient de ses sensations (question : où s'arrête les sensations ? pour moi, elles ne sont pas que corporelles, comme il semble vouloir le dire, et l'on peut avoir la sensation du divin, même si cela ne doit pas être interprété, comme il le dit aussi !) pour parvenir à l'éveil, à la "réalité" est une douce utopie !
D'autre part son idée que l'on puisse "expulser" notre univers intérieur, que l'idéal à atteindre serait une sorte d'absence permanente de pensées, sensations, émotions, intuitions, feraient de nous des benêts incapables de vivre en relation avec les autres, et de faire le moindre geste quotidien ! Mais c'est probablement une interprétation de ma part ! ;-)

En plus, si notre esprit est un capharnaüm, ce n'est certainement pas du aux maîtres spirituels ! Une vie normale, banale, une éducation ordinaire, suffit largement à mettre cela en place !
Et pour parvenir à calmer un peu ce jeu-là, il y a des stratégies adaptées au degré d'avancement et de conscience de chaque personne ... Il n'y a pas UNE réponse adaptée à tous ! C'est l'intérêt des traditions spirituelles que d'avoir un corpus, un ensemble de pratiques et d'outils divers qui conviendront à un tel à tel moment, et pas à tel autre et pas à un autre moment ...

Bonne soirée !

Entièrement en accord avec ta réflexion Rolland

Re : Merci !